Les conservateurs « frontièristes » ont perdu ! Abolir Schengen, rétablir les frontières nationales, ériger des murs, rien ne freine la volonté de l’individu ! La volonté … le choix de refuser la peine de la géographie natale, de la guerre et de l’épuration ethnique. L’espoir … du choix de vivre différemment, la profonde peine de quitter ses acquis pour bâtir une nouvelle vie.
J’ai lu que « l’avenir était à nos portes », à nos frontières, dans nos parcs. Ne laissons pas passer cette chance! Offrons-nous, offrons-leur ce nouveau départ, cette force qui animera notre relance économique et sociale, la croissance d’une Europe vieillissante en panne de challenge !
Le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) est économiquement et socialement en berne, les États-Unis peinent à retrouver une stabilité macro-économique et nous, la « vielle » Europe, nous avons cette formidable opportunité de changer la donne, de relancer cette très chère croissance et de parier sur l’avenir ! La richesse démographique du capital humain est à la base de l’évolution sociale et économique.
Mais ne répétons pas nos erreurs, des centaines de communes belges pourraient accueillir quelques familles et ne plus « concentrer » l’immigration dans nos centres ultra-urbains. Ouvrons également le marché du travail en donnant plus de flexibilité à l’embauche et au coût que cela engendre. Émulons les compétences des nouveaux arrivants en facilitant leur conversion académique et professionnelle. Démontrons la puissance des fondements de nos Lumières que sont l’égalité, le respect de la loi et l’humanisme, qui sont eux universels et immuables.
Nous pourrions également débattre sur le conflit syrien et la nonchalance internationale et onusienne à intervenir physiquement sur ce territoire. Mais cela est peut-être déjà trop tard et le sujet se porte maintenant sur les milliers, les dizaines de milliers, les centaines de milliers d’individus qui se lancent dans un périple sans fin, dans la quête d’un idéal humain … la liberté.
Cet enfant abandonné par la mort, tourné vers la mer sur une plage turque, que l’on a envie de serrer dans nos bras, de lui expliquer que c’était un mauvais rêve, que maintenant il est en sécurité loin de la folie des Hommes, doit lever en nous l’indignation, la nausée, la révolte, mais aussi l’humanité qui différencie le bien du mal ! Faisons ensemble la promesse pleine de naïveté et d’espoir que plus jamais un enfant ou même un adulte ne décède dans sa quête de liberté. Combattons le populisme numérique et fasciste, levons-nous de nos canapés, de nos bureaux et agissons pour nous, pour eux, pour l’avenir de notre civilisation.
Alexandre LARMOYER