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ARCHIVES - L’immigration et le libéralisme

12 septembre 2014

Force est de constater que l’immigration crispe à droite comme à gauche. Diabolisée d’un côté, encensée de l’autre, le juste milieu serait-il libéral ?

En tant que "jeune" et enfant de la mondialisation, je pense sincèrement que notre vision de l’immigration se doit d’évoluer, se doit d’être réfléchie.

Les fondateurs de la pensée et de l’idéologie libérale se sont toujours prononcés pour l’ouverture totale des frontières mondiales sur le principe de la liberté de l’homme à se mouvoir. Pourquoi les biens, les services et les capitaux peuvent-ils, sans trop de problèmes, circuler librement, mais que les Hommes quant à eux ne le pourraient pas?

Le peu de flexibilité de notre marché du travail et de notre système social devrait être réformé afin de supporter une ouverture des frontières mondiales. Et si cela était le cas ?

Et si demain, tout humain pouvait créer de la richesse là où il le souhaite ? Que l’argument du manque de travail au niveau national ne tiendrait pas, car la création de richesses est potentiellement illimitée?

D’ailleurs d’après l’Echo du 21 août 2014, l’Allemagne qui a besoin de 200.000 travailleurs, qu'ils soient plombiers ou chimistes, pour compenser le vieillissement de sa population n’a reçu que … 170 candidatures hors UE. Loin donc des mythes de l'invasion d'étrangers en cas  d'ouverture des frontières.

Que serait la culture en France sans des chanteurs comme le Belge Brel ou l’Arménien Aznavour, des peintres comme l’Espagnol Picasso ou le Néerlandais Van Gogh qui résidèrent tous deux à Paris à leur époque ?

Que serait la Silicon Valley sans ses milliers d’immigrés favorisant la recherche et le développement ?

La Banque Mondial estime qu’augmenter l’immigration dans les pays les plus riches de 15 millions de personnes pendant 20 ans bénéficierait à hauteur de 356 milliards annuel à l'économie mondiale et que le pouvoir d’achat des autochtones des pays riches augmenterait de 139 milliards. (1)

En conclusion, notre génération doit pouvoir, vouloir réfléchir autrement. Le lieu de naissance n’est pas un choix, mais la liberté de changer son avenir se doit d’être un droit.

NB : Si vous désirez approfondir le thème de cette carte blanche, je vous invite à lire le résumé du livre de Philippe Legrain rédigé par Corentin De Salle dans le 3ème tome des « Traditions de la Liberté » édité par le Centre Jean Gol.

(1) Philippe Legrain « Immigrants, your country needs them » (2007)

Alexandre Larmoyer

 

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